Artiste !

   ^  

Il y a si longtemps que  la peinture est affaire d’atelier, d’écoles, de galeries, de collectionneurs, de pouvoir. Les images, les mots se sont multipliés sans plus d’explication. Peut-être plus de solitude. Ça s’imagine  en rêves oubliés, en espoirs volatilisés, disparus dans un temps sans échelle.
Création disloquée, mystérieuse, dialogue en  construction, équilibre improbable,  quête de plaisir renouvelé, à renouveler et jamais terminé, comme inutile.
Couleurs d’envies ou même ce que parfois les peintres appellent des idées, multitudes balayées par le ressac au rythme du battement binaire du cœur.
L’illusoire agitation de solitudes, traduites en dollars et regroupées en petits tas cimaisés, avant d’être oublié  chez nul part .

Moi je te dis, cela a  à voir avec le magique, un  dialogue entre les mondes, le chamanique… de soliloqueuses sorties des mémoires…  Le geste, la matière, l’inconscient partagé ne connaît  pas les  conceptuelles politiques ou théories ce ceux  qui savent, décident pour ceux qui créent…. L’art officiel doit être brûlé.

D’hasards insignifiants à signifiants, sans  moulurer le cerveau, sans espoir de retour, l’artiste a  besoin. A ne pas comprendre où vont ces fourmis géantes dans les herbes folles, il est là, équilibriste, sur le fil de l’une d’elles. Avant, entre, pendant, de pulsion en geste, dans un ailleurs bousculé  par le chapeau  d’un tube qui tombe par terre. Loin des ambitions technologiques, asservissantes, comprimées, conditionnant une  sorte de produit achevé prédéterminé. L’artiste est là. Il avance dans des silences tumultueux, il hurle, il pleure.

Dans un dialogue  aux   passages inconnus ou mille fois redécouverts, il  flirte entre amour et mort. L’artiste est là.  C’est l’innocence des neurones chimiquement purs qui font comme ils peuvent, chargés comme des mules,  à la recherche du regard de l’autre… Tu sais  quand tu cherches les yeux…

Depuis  le temps que certains font des signes sur le sable de la plage, sur la paroi des cavernes et autres appartements. Ils continuent et meurent…

Joseph Dolo 05 novembre 2006


 


© Joseph Dolo Toute reproduction sans l'accord   l'auteur de l'œuvre  n'est pas autorisée.