Lucien Laborde

Lucien Laborde par Alain Ponçon
Portrait de Lucien Laborde (50 x 70) Alain Ponçon 1991

Bio en une page

Lucien Laborde est né à M/ontmartre en 1923, fils du peintre normand Gaston Laborde. Il a pratiqué deux métiers. D'abord peintre en bâtiment puis est entré dans l'administration et pas n'importe laquelle : le Trésor Public ! Il y fit une brillante carrière de caissier. Ce fut une vie de stress. Retraité, il aimait raconter les tracasseries de sa hiérarchie, les angoisses des manipulations de fonds... Je ne sais pas si au ministère des finances on aime les poètes ? Moi j'aime les poètes et Lucien Laborde était par nature poète. Dès l'adolescence il se confie à la feuille blanche, il lui restera fidèle jusqu'à ses derniers jours.
Sa première apparition en public ce fut l'interprétation d'un de ses poèmes par Charles Trenet en 1938 sur l'antenne de Radio Cité. Lucien avait alors 15 ans.
Publication d'un premier recueil " Pétales de Rêve " en 1941 aux Editions Debresse.
Dans les années cinquante il fréquente les cercles de poésie parisiens. Quelques poèmes sont publiés dans les revues Sources, Gyroscope. Deux poèmes sont lus par Claude Morand dans l'émission d'André Benclerc, Bureau de Poésie sur France 1 en 1958. Il participe aux deux premières manifestations du groupe Cadence 1960 et 1961. En 1962 Prix de Poésie française, publication du recueil Partage de la nuit...1964 la peinture apparaît. Il participe au salon de Montrouge. Jusqu'aux années 1970 il gravite dans le monde souterrain de la poésie, une participation au Théâtre Récamier à un spectacle de poésie, d'autres poèmes publiés dans des revues.
A partir de 1968 il participe activement à la vie du Centre Culturel d'Ivry sur Seine. En 1970 une autre de ses passions, la préhistoire, le conduit à y organiser une exposition. D'autres publications de poèmes... Il mène de front toutes ses passions.1974 une exposition sur le thème l'origine de l'Art, toujours à Ivry.
C'est la préhistoire qui est la cause de son achat de sa maison à Sancheville en Eure et Loir. Un dimanche déjeunant sur l'herbe à Rouvray Saint Florentin, il pénètre dans un champ et trouve des silex taillés. Il étudie et exploite cet important site (il a fait don de sa collection au musée de Chartres en 1999).
Muté à Chartres en 1974, il participe à la vie culturelle en Eure et Loir vue de son coin de village. Je crois que la plus belle exposition de peinture durant cette période fut celle montée par le Docteur Bourdin à Authon du Perche.
Il réunissait, dès qu'une opportunité se présentait, musiciens, récitants (dont ma femme) pour organiser des récitals de poésies. Les poètes qu'il aimait, ses amis, étaient de la fête. 1990 Publication de son recueil le plus important Voyage en Sélénie. Le festival européen des arts et de la poésie de la Seyne sur Mer lui décerne ses Lauriers d'or en 1998.
Certes tardivement, au printemps 1999 je sollicite Gérard Mallet qui enregistre un premier C. D. de poèmes. Puis toujours dans ce même studio, le journaliste Philippe Roussel fera une émouvante "radioscopie". Lucien Laborde dans ce bocal de verre qui l'impressionnait, se raconte, document émouvant réalisé à la limite du possible tellement il souffrait.Hélas Lucien n'écoutera jamais ce disque. Le travail n'est pas terminé, on avait en projet d'accompagner de musique ses poèmes, et pourquoi pas ne pas mettre en forme l'interview de Roussel. On verra...Il décède en 1999, suite à une longue maladie comme on dit.
Je ne sais pas si cette petite biographie reflète correctement sa vie... .
Archétype de l'artiste, plus vrai que vrai. Un peu touche à tout. Homme de passions contenues, de sentiments simples. Peintre de plein air comme son père, il expliquait que sa peinture était faite en dilettante, pas si mal que çà la "dilettante". Il est vrai que la poésie a toujours été présente. Il relisait, reprenait ses poèmes. Il avait le sentiment qu'il pouvait toujours améliorer un texte.
Bien après, son décès, sa femme Denise, retrouve des poèmes écrits jusqu'aux derniers moments sur des bouts de papier, sur les boîtes de médicaments. Derniers Cadeaux. Comme ses poèmes, ses peintures il les reprenait, jamais satisfait. Quand il organisait un récital de poésie, l'occasion était belle de vendre quelques recueils ? Eh ! non. Pourtant il les emmenait ses recueils, mais ils restaient dans le coffre de la voiture. Pendant que d'autres organisent des séances de dédicaces comme événement culturel... Alors voilà quand on est plutôt discret, quand on n'a pas la chance de la chance ou que l'on ne sait pas la provoquer, on laisse au moins deux romans non publiés, bon nombre de poèmes inédits, des peintures dans un grenier. Et que restera-t-il dans quelques années de son jardin magnifiquement aménagé dans une ancienne cour de ferme empierrée ?
Souvent les artistes sont égocentriques, narcissiques, lui aussi devait l'être peut-être aussi ? Mais il ne nous présentait de lui que modestie. Toute petite fleur des champs, mousse sur une pierre, du ciel dans l'eau, comme un beau voyage, un paysage où il aimait se perdre.
AP. Novembre 2000.


Après la donation de sa collection d'objets préhistoriques, publication dans le bulletin des muséums d'histoire naturelle de la région centre,
Symbioses n°3 de novembre 2000 d'un article écrit par Boudier P., Lelong A. et Richard G. L'interêt scientifique de collection est présenté, mais aussi une évocation de son parcours artistique.

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